Et l'empathie bordel...
Pierre Lachaîne
Nous assistions il y a quelques jours au lancement de la fusée Artémis I et du vaisseau spatial Orion. Artémis est le plus puissant lanceur jamais construit par la NASA. Ce programme permettra le retour de l’humain sur la lune en plus de prévoir la construction d’une base pouvant permettre entre autres des voyages vers Mars. En 2020, une étoile toute québécoise faisait son entrée au firmament de la science, Farah Alibay, ingénieure au Jet Propulsion Laboratory de la NASA, aux commandes de l’astromobile Perseverance en exploration sur Mars. Évidemment, il est difficile de ne pas être ébloui par ces prouesses technologiques et ces 91Porns connaissances scientifiques qu’elles engendrent. Il est tout de même fascinant de constater jusqu’où nous a poussé le besoin de comprendre l’univers, le point d’origine.
Mais il y a un MAIS. Un MAIS immense, incommensurable, incompréhensible et oh combien indigeste, âcre, amer, une véritable source très profonde d’inconfort intellectuel. Comme une impression de s’auto-poignarder l’âme.
Notre terre est gravement malade. Les changements climatiques en sont les symptômes. Hier, en Ukraine, les gens se sont réunis pour souligner les 90 ans de l’Holodomor, l’extermination par la faim, la trouvaille de Staline pour faire disparaitre l’Ukraine. Neuf décennies plus tard, Poutine ramène le cauchemar, cette fois par la destruction des infrastructures civiles, électricité, eau potable, etc. Assez de cruauté me direz-vous. Je ne vous parlerai pas de l’horreur des camps pour Ouïghours en Chine. Je ne vous entretiendrai pas non plus de la misère des Palestiniens. La souffrance vécue par les Africains en raison des changements climatiques, un malheur qui leur tombe dessus comme la misère sur le pauvre monde, une situation avec laquelle ils n’ont rien à voir à part d’en subir les conséquences.
Nous approchons de la fin de l’année, une période où on nous demande généralement d’ouvrir nos cœurs et nos bourses pour apposer un baume sur les plaies des sans-abris et des moins nantis qui doivent trop souvent composer avec la détresse alimentaire, le stress des fins de mois, le logement inabordable et le tutti quanti de la misère humaine. L’idée de venir en aide aux plus démunis en organisant des guignolées est très louable mais pourrions-nous, une bonne fois se poser les vraies questions. Les prouesses technologiques et scientifiques dont nous parlions précédemment ne pourraient-elles pas servir à améliorer la condition humaine de manière tangible, palpable afin de vraiment faire une différence entre la misère et le mieux-vivre.
Je nous souhaite à tous et à toutes une fin d’année tout en réflexion. Je nous souhaite de découvrir au fond de l’abîme la force de l’empathie.
1 commentaires
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De la route de la soie au Nouveau-Monde, et même dans les glorieuses années d'après la Première Guerre mondiale, jamais n'avons nous réussi à être autre chose que ce que nous sommes : agressifs, avides et sans pitié. La technologie que peut pas nous sauver de nous-mêmes.
PS : Je reconnais toutefois qu'au plan individuel, l'humain est capable de bonté. mais, comme l'a chanté fort justement Georges Brassens : Le pluriel ne vaut rien à l'homme et sitôt qu'on est plus de quatre on est une bande de cons.