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Plus jamais ça

durée 12 novembre 2023 | 17h12
Pierre Lachaîne
duréeTemps de lecture 3 minutes
Par
Pierre Lachaîne

Plus jamais ça…

C’est à peu de chose près le sentiment qui s’est dégagé après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Plus jamais ça ou plus jamais ou jamais plus est un slogan associé à la Shoah et à d’autres génocides. Shoah signifie catastrophe en hébreux, en arabe on utilise le mot Nakba pour signifier catastrophe ou désastre. Après les horreurs de la Seconde Guerre mondiale et plus de 60 millions de morts, l’ONU a tenté de promouvoir la paix sous toutes ses formes en utilisant les canaux diplomatiques et en déployant les casques bleus pour tenter d’amenuiser les différends entre deux États en conflit. Cependant, à la lumière de ce que l’actualité nous révèle aujourd’hui, il est difficile de conclure à la réussite de l’entreprise onusienne pour faire triompher la paix entre les États, entre les peuples. Est-ce le moment de lancer la serviette et de mettre un terme aux efforts pour réaliser la paix? Certainement pas. La haine se répand à la vitesse grand V et tenter d’y mettre un terme est non seulement un devoir moral mais le salut de l’humanité en dépend.

Depuis un bon moment déjà, António Guterres, Secrétaire général des Nations unies, met le monde en garde contre la montée de la haine un peu partout sur la planète. Le populisme, les mouvements extrémistes autant à droite qu’à gauche pullulent créant des crises politiques et sociales qui ont toutes en commun la haine de l’autre. La haine de ce qui est différent. L’enfer c’est les autres.

Un peu partout dans le monde, nous sommes témoins du massacre de populations civiles prises, le plus souvent, au beau milieu d’un conflit opposant des forces pour qui le respect des humains est un concept qui n’existe pas. Au mieux, elles apparaissent dans la colonne des dommages collatéraux.

En Afrique, la guerre touche le Mali, le Burkina Faso, le Niger, le Nigeria, le Tchad et le Cameroun.

Guerre en Ukraine, jour 625, des milliers de morts et de blessés dont plusieurs seront des handicapés pour le reste de leur existence. Destruction d’infrastructures vitales pour la vie des populations civiles et cela de façon délibérée avec l’intention de causer le maximum de souffrance.

Guerre Hamas-Israël jour 35, après les attaques d’une cruauté innommable du Hamas contre des civils israéliens, Tsahal (l’armée israélienne) pilonne la bande de Gaza de la mer, des airs et par voie terrestre de manière soutenue et à un rythme sans précédent. Les morts se comptent par milliers parmi les civils palestiniens. L’ONU, par la voix de son Secrétaire général, parle d’un cimetière pour les enfants. Le problème est que le Hamas est partout sur ce territoire de 365 km2. Alors, puisqu’ils ne sont pas identifiables (les combattants du Hamas) par une marque sur le front, eh bien on rase tout. Les dommages collatéraux vous vous rappelez?

Je ne sais pas pour vous mais pour l’humaniste que je suis c’est profondément déprimant. Nous devrions faire preuve d’une solidarité humaine sans commune mesure. S’unir solidement pour faire face aux défis climatiques qui nous menacent. Mettre en commun nos intelligences respectives un peu comme nous l’avons fait pour la mise au point des vaccins contre la COVID-19. Des vaccins élaborés en un temps record et il est bon de se le rappeler.

Évidemment, certains diront que la paix dans le monde est un sujet complexe et qu’il n’existe pas de solutions qui puissent rapprocher les peuples. Si les belligérants faisaient preuve de bonne foi nous franchirions déjà un grand pas.

Pour Voltaire, la tolérance était une sorte de planche de salut pour le bien de l’humanité : « Qu’est-ce que la tolérance? C’est l’apanage de l’humanité. Nous sommes tous pétris de faiblesses et d’erreurs; pardonnons-nous réciproquement nos sottises, c’est la première loi de la nature. »

commentairesCommentaires

1

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  • ÉV
    Éliane Vincent
    temps Il y a 1 an
    Ce Voltaire est un génie. Mais la première loi de la nature est aussi la plus impunément transgressée. Il semble que le pardon soit au-dessus de nos forces.